Jean demande à son serviteur Varus de l’accompagner avec quelques jeunes gens outillés de pelles et de paniers pour creuser sa propre tombe. L'œuvre achevée, l’apôtre se dévêtit et dépose ses effets au fond de la fosse « comme pour se faire un lit » (111.) Debout dans sa seule chemise à double frange, il fait une prière à celui qui a fait « de l’âme sauvage et cruelle une âme douce et tranquille » (112). Puis, il se recommande : « Toi le père des êtres supra célestes, le Dieu des êtres célestes, la loi des êtres de l’éther et la course des êtres aériens, le gardien des êtres terrestres et l’épouvante des êtres souterrains, reçois l’âme de ton Jean puisque sans doute tu l’en juges digne ! » (Ibid.) Le mérite de l’apôtre est d’être resté « pur et vierge de toute union avec une femme » et d’avoir jugé « insupportable le fait même de fixer [son] regard sur une femme » (113.) Parfait, et donc fort d’une « connaissance pure » de Jésus, ayant achevé sa mission, Jean demande à son Dieu de lui accorder « le salut indicible et inexprimable » (Ibid.) et de le conduire dans le voyage : « Donne-moi de parcourir jusqu’au bout le chemin vers toi à l’abri de l’outrage et de l’insulte, pour recevoir ce que tu as promis à ceux qui ont vécu dans la pureté et qui n’ont aimé que toi ! » (114) Jean se signe debout, il prononce les mots : « Sois avec moi, Seigneur Jésus-Christ ! » et se couche dans la fosse après avoir béni ses fidèles : « La paix soit avec vous, frères ! » (115)