Histoire ancienne
FLAVIUS JOSEPHE (37 – 96 ?)

é à Jérusalem, mort à Rome.
D’une grande famille sacerdotale, Josèphe, de son vrai
nom Yoseppos, fils de Mathias, est chargé en 66 d’organiser
la résistance contre Rome en Galilée. Au terme du siège
de Jotapata en 67, il se rend au général romain Vespasien
et lui prédit l’Empire. Deux ans plus tard, lorsque ce
dernier est élu empereur, il est affranchi et reçoit les
« tria nomina » avec le nom de la « gens » Flavia.
Il est au côté de Titus pendant le siège de Jérusalem
qui s’achève par la destruction du Temple. Il rapporte
le récit de ces tragiques événements dans un premier
ouvrage, La Guerre des Juifs, écrit à Rome aussitôt
après. Par la suite, il écrit des œuvres d’apologie
du judaïsme et rédige un début d’autobiographie.
La date de sa mort (sous le règne de Domitien ou de Trajan) est
inconnue. Son œuvre, recueillie par le christianisme hellénistique,
resta longtemps mieux connue des chrétiens que des juifs (Mireille
Hadas-Lebel, Flavius Josèphe, le Juif de Rome, Ed. Fayard, Paris
1989). La postérité est restée divisée à
l’endroit de Josèphe. S’il jouissait d’une
très grande réputation d’écrivain et d’historien
dans l’Antiquité, les juifs l’ont renié et
la littérature rabbinique l’ignore.
La Guerre des Juifs (75 ?) : Josèphe se met à
l’école des historiens grecs tout en gardant, de sa profonde
familiarité avec les Ecritures, la conviction que Dieu règle
le cours de l’Histoire. Il interprète la catastrophe survenue
à son peuple comme l’effet d’un châtiment divin
dû aux crimes de ceux qu’il appelle les « brigands
», les partisans de la guerre à tout prix, probablement
mus par une espérance eschatologique. Il est impossible de ne
par reconnaître les traits d’un anti-judaïsme dans
l’ouvrage, mais la partialité qui entache La Guerre des
Juifs n’autorise pas à récuser le témoignage
de l’historien.
Les Antiquités Juives (93 ?) : Destiné au
public helléniste, l’ouvrage en vingt livres se propose
de mieux faire connaître les juifs aux gentils en exposant l’histoire
biblique et post-biblique. Il répond à un souci apologétique.
Les Antiquités contiennent un trésor de traditions juives
(aggadot) qui n’ont d’équivalent dans aucun recueil
midrachique postérieur. Cet ouvrage est souvent la seule source
antique existant sur certains événements. Ainsi a-t-il
connu une faveur particulière auprès des chrétiens.
Il comporte un bref passage sur Jésus, connu sous le nom de «
Testimonium flavianum » (Livre XVIII). Ce passage, très
discuté depuis le XVe siècle, est reconnu comme authentique,
mais largement interpolé.
Contre Apion : Cet ouvrage en deux livres est un écrit
polémique et apologétique qui répond aux «
calomnies haineuses » de certains écrivains alexandrins
contre les origines des juifs et la loi de Moïse. En combattant
ces écrits, qui commençaient à se propager à
Rome, Flavius Josèphe a contribué à faire connaître
leurs auteurs à la postérité (Manéthon,
Chérémon, Lysimaque, Apion). Sa réponse contient
d’intéressants renseignements sur le prosélytisme
juif et l’interprétation des lois mosaïques de son
temps.
D’une manière générale, l’ensemble
des écrits de Josèphe est une mine de données et
de documents qu’ils sont seuls à nous avoir conservés.
L’œuvre de Josèphe est importante pour la connaissance
de l’histoire du judaïsme. Au moment où il écrit,
la Halakha (pratique légale) est en plein essor créateur
sans, toutefois, être définitivement fixée. C’est
pourquoi certaines règles que rapporte Josèphe représentent
un état antérieur à leur expression rabbinique
et sont comme autant de jalons du développement de la Halakha,
dont la considération est d’un particulier intérêt.
Références : Histoire ancienne des Juifs,
La Guerre des Juifs contre les Romains, Autobiographie. Textes traduits
sur l’original grec par Arnauld d’Andilly, adaptés
en français moderne par J. A. C. Buchon (Ed. Lidis, Paris, 1981)
Contre Apion. Texte établi et annoté par Théodore
Reinach et traduit par Léon Blum (« Les Belles Lettres
», Paris, 1972)
STRABON Ier s. av. – Ier s. apr. J.-C.

é à Amasée, dans la province du Pont,
Strabon descend d’une illustre famille locale. Il reçoit
une éducation grecque et fréquente l’école
des maîtres péripatéticiens. Il fait cependant le
choix du stoïcisme. Auteur d’une Histoire qui prenait la
suite de Polybe et dont il ne reste que des fragments, Strabon est avant
tout un géographe et même, pour les anciens, le géographe
par excellence. Géographie constitue une véritable somme
du savoir antique sur le sujet. L’ouvrage fut probablement composé
entre 20 av. et 7 apr. J.-C., sous le règne d’Auguste.
Il fut inspiré par l’atmosphère à la fois
intellectuelle et politique de cette période qui a vu l’Empire
se confondre à peu près avec les limites du monde habité.
TACITE env. 55 – env. 120

st-il gaulois de la Narbonnaise ? Ce n’est pas impossible.
Il semble également avoir des attaches en Cisalpine. Quoiqu’il
en soit, il commence sa carrière en Narbonnaise par un beau mariage
(77) avec la fille du consul Julius Agricola, originaire de Fréjus
et élève des écoles de Marseille. Il entame une
carrière sénatoriale grâce à la protection
et à l’appui de son beau-père. Questeur (81), édile
(84), préteur (88), légat de la Gaule Belgique (89-93)
avant de siéger au sénat et de devenir consul suffect
(97), Tacite obtient le gouvernement de la province d’Asie de
112 à 114. On ne sait presque rien du reste de sa vie. Les Histoires,
écrites avant les Annales, concernent les événements
de 69 à 96 apr. J.-C. Ne nous sont parvenus de cette œuvre
que les quatre premiers livres et une partie du cinquième. Par
la suite, Tacite composa les Annales, seize livres consacrés
à la période comprise entre la mort d’Auguste et
celle de Néron (14-68). Il ne nous reste que les six premiers
livres concernant le principat de Tibère et ceux, compris entre
la moitié du onzième et la moitié du seizième,
qui traitent du règne de Claude et de celui de Néron jusqu’en
l’an 66.
TITE-LIVE 59 av. – 17 apr. J.-C.

talien du Nord, né à Padoue, Tite-Live est
l’auteur d’une Histoire de Rome en quarante-deux livres,
allant des origines à l’an 9. Il a fixé l’image
de la Rome primitive puis républicaine et résumé,
en une synthèse puissante, l’œuvre des historiens
romains qui l’avaient précédé. Contemporain
d’Auguste, témoin de la formation de l’Empire, il
contribua à redonner à ses contemporains le sentiment
de grandeur romaine que les guerres civiles pouvaient faire oublier.